C’est ce mercredi 14 septembre qu’ouvre la Biennale d’Art Contemporain 2022, et elle durera jusqu’au 31 décembre. La thématique est ‘Manifesto of Fragility’.
C’est toujours un peu compliqué (pour ne pas dire casse-gueule…) de commenter une Biennale dès son ouverture. Lors d’une première visite, on voit des centaines d’œuvres, de dizaines d’artistes. Il est donc impossible, après une seule première visite, de tout percevoir, tout comprendre, tout interpréter comme ça doit l’être, d’avoir remarqué tous les détails… C’est nécessairement une vue d’ensemble très générale, qui nécessite de nouvelles visites ultérieures, pour mieux découvrir.
Cela dit, cette première visite nous a laissé une très bonne impression, et le sentiment que ce sera un excellent millésime.
La scénographie à Fagor-Brandt nous a parue bien mieux pensée que lors de l’édition précédente. Il y a cette fois un vrai parcours dans des cimaises provisoires, mais qui concentrent le regard, et structurent la visite. Les halls sont plus nombreux et grands, ce qui permet aux artistes de disposer de grands espaces dans lesquels ils peuvent organiser leur propre scénographie à l’intérieur de la scénographie générale. L’ancien bâtiment syndical est intégralement utilisé sur ses deux étages. Au Musée Guimet, le parcours est long et dense. On déambule dans beaucoup d’anciens endroits du Musée où il n’y avait pas d’accès public lorsqu’il était le Musée d’Histoire Naturelle et la grande salle est superbement utilisée avec des verrières et des œuvres très végétales. Le MAC est parfaitement agencé lui aussi, donnant d’ailleurs presque l’impression d’être aussi au Musée Guimet pour la partie relative à Louise Brunet. (On n’a pas encore visité Gadagne et Lugdunum...)
Et le fond ? La thématique, mais aussi probablement l’époque dans laquelle nous sommes (COVID, défi climatique, guerre, réfugiés, replis identitaires…) ainsi que la culture et les points de vue des commissaires, poussent tous dans le même sens : Retrouver un art, qui, après avoir été très autocentré (sur lui-même ou sur l’artiste) au début des années 2000 (Art du ‘presque rien’ comme disait Michel Blazy, mythologies personnelles, esthétique relationnelle, art post-conceptuel.), redevient social, sociétal et même politique, dans le bon sens du mot, c’est-à-dire en évitant les errances et embrigadements militants de l’art politique passé (comme l’aveuglement des peintres de la figuration narrative devant le maoïsme et la Révolution Culturelle par exemple…), mais en apportant sa pierre aux débats sociétaux.
Pour écouter une interview d’un deux commissaires (Sam Bardaouil) et de sept artistes présents à la Biennale, cliquer ci-dessous :
Sam Bardaouil, Co-Commissaire
Nicolas Daubanes
Phoebe Boswell
Mohamad Abdouni
Nadia Kaabi Linke
Daniel Otero Torres
Leyla Cardenas
Assistance de Zhang Ruyi
Site web de la Biennale de Lyon : https://www.labiennaledelyon.com/
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