La première exposition à La Chaufferie de l’Antiquaille, dans les bureaux de la société immobilière SCIPAG est une exposition consacrée à Andy Warhol.
Attention : Pour lever toute ambiguïté, disons d’entrée qu’il s’agit d’une exposition à propos d’Andy Warhol et non de pièces d’Andy Warhol !
Le Commissaire d’Exposition David Lawrence invente le personnage fictif de l’étudiant Abel Carpenter, qui, à travers son récit, met en lumière différents aspects de la vie d’Andy Warhol. Ce n’est ni le portait complet, ni la biographie complète de l’homme ou de l’artiste Warhol. C’est la vision de Warhol de David Lawrence, même si, bien sûr, les faits évoqués et les citations sont vrais.
On y croise ainsi, sous forme de superbes photographies noir et blanc, des personnages que Warhol a représentés : Tennessee Williams, Mohammed Ali, Robert Redford, Truman Capote, Jacky Kennedy, Salvador Dali, Marilyn Monroe, Marcel Duchamp, les frères Johnson, Martin Luther King, Lee Radziwill. Chacun d’eux est rattaché, via une anecdote réelle racontée par l’étudiant fictif, à un trait de personnalité, un centre d’intérêt, une peur, un moment de la carrière d’artiste de Warhol : sa foi religieuse, son enfance difficile, sa santé fragile, sa peur de la pauvreté, son homosexualité…
La musique y est aussi présente avec John Lennon et Yoko Ono, David Bowie, Lou Reed.
Bien sûr, le fait qu’il a beaucoup aidé Basquiat à se faire connaître est rappelé à travers plusieurs photographies et une œuvre de Basquiat de petit format.
Ce qui manque, c’est le fait que Warhol a beaucoup travaillé pour des magazines comme illustrateur, qu’il a été un des grands noms du retour à la figuration après deux décennies de domination de l’expressionnisme abstrait sur la scène artistique américaine, qu’il était un bourreau de travail… Et surtout il manque le Warhol avant-gardiste et sulfureux de la première époque de la Factory qui contribuait à décloisonner les disciplines artistiques avec les performances de Malanga, les films de Morrissey, des personnages comme Jackie Curtis, Joe Dallesandro, Candy Darling, l’Exploding People Inevitable et bien sûr le Velvet Underground (Juste une petite photo de Lou Reed post-Velvet) et ses références aux drogues dures, au travestissement, au sado-masochisme… Peut-être fallait-il gommer ce Warhol là pour que l’exposition reste tout public ?
Cela dit, le lieu est superbe, les photographies réunies sont superbes. Ne boudez pas votre plaisir ! C’est jusqu’au 15 janvier 2025 !
Pour écouter une interview d’Eric Gagnaire, de SCIPAG, qui accueille l’exposition, cliquer sur :
Pour écouter une interview de David Lawrence co-réalisée avec Radio Espace, cliquer sur :
Site web de l’exposition ‘Le Monde selon Andy Warhol’ : https://lachaufferie-expositions.com/andy-warhol/
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